Par Dr Amrani Joutei Soukaina, Ophtalmologiste
Le larmoiement chronique est un problème fréquent qui peut considérablement altérer le confort visuel et la qualité de vie des patients. Lorsqu’il persiste malgré les traitements médicaux, il est souvent lié à une obstruction des voies lacrymales. Dans ces cas, la chirurgie des voies lacrymales représente une solution efficace et durable.
Le rôle des voies lacrymales
Les larmes, produites par les glandes lacrymales, permettent d’humidifier et de protéger la surface de l’œil. Elles s’évacuent normalement à travers un système de petits canaux (points lacrymaux, canalicules, sac lacrymal) pour rejoindre la cavité nasale.
En cas d’obstruction, les larmes ne s’évacuent plus correctement et s’accumulent à la surface de l’œil, provoquant :
- Larmoiement constant (épiphora).
- Irritation et rougeur oculaire.
- Infections à répétition (dacryocystites).
- Gêne esthétique et fonctionnelle.
Quand envisager une chirurgie des voies lacrymales ?
La chirurgie est indiquée lorsque :
- Les traitements médicaux (collyres, massages, sondages chez l’enfant) ne suffisent pas.
- Le patient présente un larmoiement chronique gênant.
- Des infections récurrentes du sac lacrymal apparaissent.
Les techniques chirurgicales principales
1. Dacryocystorhinostomie (DCR)
C’est l’intervention de référence chez l’adulte. Elle consiste à créer une nouvelle communication entre le sac lacrymal et la cavité nasale pour permettre aux larmes de s’écouler normalement.
- Voie externe : incision discrète au coin de l’œil.
- Voie endonasale : réalisée par les voies naturelles grâce à une caméra endoscopique, sans cicatrice cutanée.
2. Chirurgie chez l’enfant
Chez les nourrissons et jeunes enfants, l’obstruction congénitale des voies lacrymales est fréquente.
- Le traitement débute par des massages spécifiques et parfois un sondage.
- Si l’obstruction persiste, une chirurgie adaptée peut être réalisée.
Les suites opératoires
La récupération après une chirurgie des voies lacrymales est généralement rapide.
- Prescription de collyres et soins locaux.
- Suivi post-opératoire pour vérifier la perméabilité du canal.
- Le taux de succès est très élevé, permettant une disparition du larmoiement et une nette amélioration du confort visuel.
Les risques éventuels
Bien que rares, certaines complications peuvent survenir :
- Saignements ou infections.
- Fermeture secondaire du canal créé.
- Cicatrice discrète (dans le cas de la voie externe).
Conclusion
La chirurgie des voies lacrymales est une intervention spécialisée, efficace et sûre, qui apporte une solution durable aux patients souffrant de larmoiements chroniques. Elle permet non seulement de retrouver un meilleur confort visuel, mais aussi de prévenir les infections répétées.
En tant qu’ophtalmologiste, j’encourage les patients présentant ce type de gêne à consulter pour un bilan personnalisé et discuter de la solution chirurgicale la plus adaptée à leur cas.
Dr Amrani Joutei Soukaina – Ophtalmologiste
